Le Devoir: Des activistes troublent la conférence de l’ambassadeur d’Israël au Canada

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    Le Devoir. Claude Lévesque. Jeudi 10 avril 2008

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    Photo: Ion Etxebarria.

L’ambassadeur d’Israël au Canada, Alan Baker, était venu parler hier des 60 ans de relations entre les deux pays et plaider pour leur approfondissement dans les domaines économique et culturel. L’intervention d’environ 25 manifestants l’a cependant obligé à aborder aussi des questions plus politiques, dont, évidemment, le conflit israélo-palestinien.

L’ambassadeur Baker venait de rappeler que le Canada est un des 30 États membres des Nations unies à avoir appuyé la création de l’État d’Israël, en 1947, lorsqu’un petit groupe d’activistes a réussi à pénétrer dans la salle de conférence de l’hôtel du centre-ville de Montréal où il prenait la parole, lançant des tracts et criant: «Israël hors de Palestine!» et «Non à l’apartheid israélien!»

Après une brève échauffourée avec des responsables de la sécurité, ils ont continué à manifester à l’extérieur de la salle avant de quitter l’hôtel à l’arrivée des policiers. Aucune arrestation n’a été effectuée, selon ces derniers.

Après l’incident, l’ambassadeur a fait l’éloge de «la démocratie et du droit à la libre expression» dans son pays. Il a également défendu le refus d’Israël de discuter avec le mouvement islamiste Hamas — au pouvoir dans la bande de Gaza –, celui-ci ne reconnaissant pas le droit à l’existence d’Israël, de même que les représailles israéliennes contre les groupes armés qui lancent des roquettes sur Israël à partir de ce territoire, une opération qui a fait une centaine de victimes palestiniennes plus tôt cette année.

Les manifestants voulaient justement défaire l’image d’Israël en tant qu’État démocratique, a indiqué Stefan Christoff, membre d’un des collectifs à l’origine de la manifestation, le mouvement Tadamon, qui s’était fait connaître pour son opposition à l’offensive israélienne au Liban en 2006. «Il ne l’est pas aujourd’hui à cause de son occupation brutale des territoires palestiniens, a-t-il plaidé. Nous avons mené une action directe, forte, contre une situation inacceptable. Nous essayons de dire qu’il est temps de boycotter Israël», a-t-il ajouté.

Le président du Conseil des relations internationales de Montréal, Pierre Lemonde, s’est dit «désolé de cet incident disgracieux», promettant de présenter ses excuses à son invité. «On a essayé de mettre en place tous les éléments de sécurité nécessaires pour empêcher un tel incident», a-t-il ajouté.

«C’est regrettable mais, malheureusement, j’y suis habitué. J’ai l’impression de revoir le même groupe de personnes chaque fois que je prends la parole», a dit M. Baker lors d’un point de presse. Le diplomate s’est refusé à tout commentaire au sujet de la sécurité entourant sa visite, sauf pour dire ceci: «Dieu merci, personne ne portait d’arme.»

Dans son allocution, M. Baker a rappelé que le Canada et Israël ont signé un accord de libre-échange en 1994, une entente selon lui «sous-utilisée compte tenu du dynamisme de l’économie israélienne depuis sept ou huit ans», notamment dans le domaine des technologies de pointe.

Sur le plan politique, M. Baker a salué le «rôle positif» joué par le Canada dans les négociations visant à résoudre le conflit israélo-palestinien, un rôle rendu possible selon lui par le fait qu’Ottawa entretient aussi de bonnes relations avec la plupart des pays arabes de la région.

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