La flambée des prix alimentaires aggrave la situation des Palestiniens

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    La Presse. Jooneed Khan.

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    Photo: la bande de Gaza.

Les Palestiniens, qui subissent les privations quotidiennes dues au siège de l’armée israélienne, sont très durement frappés par la flambée des prix des aliments, qu’ils doivent importer en grande partie.

C’est ce qu’a indiqué le syndicaliste Manawell Abdul-Al, dirigeant de la Fédération générale des syndicats palestiniens (FGSP), hier à La Presse.

«Le chômage tourne autour de 35%, chaque travailleur fait vivre six personnes au moins, et plus de 80% de la population sont sous le seuil de la pauvreté. Quand les prix des denrées importées comme la farine et le riz montent, vous pouvez en imaginer l’impact chez nous», a-t-il dit.

Invité de Labour for Palestine, coalition syndicale pancanadienne, il s’est adressé à une assemblée en marge de la réunion annuelle du Congrès de travail du Canada (CTC) la semaine dernière à Toronto.

«Du travail social»

«Notre économie tourne autour de la construction et de la production agricole. Nos usines et nos ouvriers sont à la merci d’Israël, qui ouvre et ferme le flot de nos importations et exportations à souhait, comme il admet ou refoule nos travailleurs au gré des bouclages», a expliqué Abdul-Al.

Si bien que les syndicats palestiniens sont peut-être les seuls au monde à se battre non pas pour les conditions de travail de leurs membres, mais pour des programmes d’aide aux familles dans tous les domaines.

«On fait du travail social. Face aux employeurs, qui sont surtout des PME, on se bat non pas pour des meilleurs salaires mais contre les mises à pied et pour la création d’emplois», a-t-il dit.

La FGSP compte 14 syndicats en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza, totalisant 200 000 membres. «La plupart n’ont même pas de quoi pour payer leurs cotisations», a dit le syndicaliste. «On ne fait pas de politique et nos membres sont libres de soutenir le parti de leur choix», a-t-il précisé.

Boycottage d’Israël

La centrale n’a pas le droit de représenter les ouvriers palestiniens travaillant en Israël. «C’est le domaine de l’Histadrout, la centrale israélienne, qui reçoit 1% de leurs salaires sans rien faire pour eux. Selon un accord de 1996, ils devaient nous remettre la moitié de cet argent, mais ils n’ont rien fait», a-t-il dit.

En 2005, la FGSP a appelé à une campagne mondiale de boycottage d’Israël sur le modèle appliqué contre l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. «Le Canada est le premier pays occidental où des syndicats ont adhéré à cette campagne», a souligné Abdul-Al.

Après l’aile ontarienne du Syndicat canadien de la fonction publique (CUPE) et la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec (FNEEQ), le Syndicat canadien des travailleuses et travailleurs des postes (STTP) a adopté une résolution de boycottage d’Israël pour qu’il reconnaisse les droits du peuple palestinien.

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