Discours du secrétaire Général du Hezbollah, Hassan Nasrallah

6 septembre 2006 | Posté dans Politique
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”Dans cette première déclaration que je fais dans les jours qui suivent le début de l’opération Promesse Sincère, j’aimerais adresser quelques mots, un mot au peuple libanais, un mot aux combattants de la résistance, un mot aux sionistes, et un mot aux gouvernants arabes. Je ne m’adresserai pas à la communauté internationale, parce que je n’ai jamais cru un seul jour qu’il existait une communauté internationale, idée partagée par beaucoup ici.”

Déclaration du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayyid Hassan Nasrallah, le 14 juillet 2006.

Tadamon ! Montréal publie des discours donnés par le Secrétaire Général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, parce qu’ils expliquent les motivations sociales, culturelles et politiques des actions militaires du Hezbollah, et permettent de mieux comprendre le contexte dans lequel cette guerre s’est déroulée. Tadamon ! Montréal reproduit les traductions de ces discours afin de mettre en lumière la désinformation concernant le Hezbollah, et présente dans la majorité des grands médias en Amérique du Nord.

D’abord, je dis au peuple libanais : cher peuple, qui a choisi la résistance, grâce à qui la résistance a été victorieuse, et pour qui la résistance a remporté la victoire le 25 Mai 2000, ce peuple qui a été l’artisan de la première victoire dans l’histoire de la lutte arabe contre l’ennemi israélien, malgré l’inégalité des forces, et malgré le fait que la majorité de nos frères arabes et la majorité de nos frères musulmans nous ont abandonnés, et malgré le silence du monde entier, ce peuple libanais a remporté cette victoire qui a stupéfié le monde et humilié les sionistes.
Ces sionistes voient ce peuple d’une façon spéciale, unique, parce qu’il a accompli dans l’histoire de la lutte contre eux quelque chose d’unique.
La bataille aujourd’hui n’est plus une bataille sur les prisonniers ou l’échange de prisonniers. On pourrait dire que l’ennemi sioniste répond à chaque fois qu’il y a une opération au cours de laquelle des hommes sont capturés où que ce soit dans le monde, par n’importe quelle armée ou n’importe quel état qui a des frontières et des règles.
Ce qui se déroule aujourd’hui n’est pas la réponse à la capture de leurs soldats, c’est un règlement de comptes avec le peuple, la résistance, l’état, l’armée, les forces politiques, les régions, les villages et les familles qui ont infligé cette défaite historique à cette entité agressive et usurpatrice qui n’a jamais accepté sa défaite.
Aujourd’hui, en conséquence, c’est une guerre totale que mène le sionisme pour régler définitivement ses comptes avec le Liban, le peuple libanais, l’état libanais, l’armée libanaise et la résistance libanaise, en vengeance et en représailles pour la victoire remportée le 25 Mai 2000.
Cher peuple, déterminé, combattant et noble, je sais que dans sa grande majorité, ce peuple, dans son esprit, son coeur, sa volonté, sa culture, ses pensées, son amour, sa passion et son sacrifice est un peuple de noblesse, de dignité, d’honneur, de distinction et de fierté, et non un peuple servile, soumis et prêt à se rendre. Je vous dis que dans cette bataille nous sommes confrontés à deux choix : pas nous en tant que Hezbollah, ou en tant que résistance, la résistance du Hezbollah, mais le Liban en tant qu’état, peuple, armée, résistance et pouvoir politique, nous sommes confrontés à deux choix : soit nous soumettre aujourd’hui aux conditions que l’ennemi sioniste veut nous dicter à tous, en utilisant la pression et le soutien qu’il a des Etats-unis, du monde et, je suis désolé de le dire, des Arabes.
Soit nous nous soumettons complètement à ces conditions, ce qui veut dire faire passer le Liban à l’ère israélienne sous domination israélienne (en toute franchise, c’est l’étendue de la question), soit nous restons déterminés. C’est l’autre choix : que nous persévérions, persévérions, et fassions face…
Pendant les “raisins de la colère ” en 1996, ou au cours du règlement de comptes de 1993, au début ils avaient le dessus et notre situation était bien pire… Mais aujourd’hui la situation est différente.
Croyez-moi, et je parle sérieusement, la situation aujourd’hui est différente. Tout ce dont nous avons besoin c’est persévérer, rester déterminés, et les affronter unis, et je sais, et je parierai que la majorité de notre peuple est un peuple déterminé, un peuple combattant qui peut faire des sacrifices, qui n’a pas besoin de petits discours d’encouragement.
Ce que je dis maintenant est seulement une façon de compléter l’idée, affirmer le choix et clarifier ce qu’il signifie.
Maintenant, ce que j’ai à dire aux combattants de la résistance, à mes chers frères bien aimés : sur eux reposent les espoirs de chaque Libanais, de chaque Palestinien, de chaque Arabe, de chaque Musulman, de chaque personne libre et décente dans le monde, de chaque victime de l’injustice, torturée, opprimée, de chaque amoureux de la détermination, du courage, de la dignité, des valeurs et de la noblesse, caractéristiques qu’ils représentent par leur présence sur le champ de bataille et dans leur combat avec l’ennemi…
Aux sionistes, au peuple de l’entité sioniste, à cette heure, je dis : vous allez bientôt découvrir à quel point vos nouveaux dirigeants, vos nouveaux chefs sont stupides et idiots. Ils ne savent pas comment estimer la réalité. Ils n’ont aucune expérience dans ce domaine.
Vous, sionistes déclarez dans vos sondages que vous me croyez davantage que vos représentants. Donc maintenant, je vous demande de bien écouter et de me croire.
Aujourd’hui, nous avons persévéré malgré l’attaque qui a eu lieu la nuit dernière dans la banlieue sud. De quelque manière que les attaques se multiplient dans chaque village, quartier, rue et maison du Liban, il n’y a aucune différence entre la banlieue sud de Beyrouth, la ville de Beyrouth, ou n’importe quelle maison du Sud Liban, de la Beqa, ou du Nord, des Monts Liban ou n’importe où au Liban.
Aujourd’hui, l’équation a changé. Je ne vous dirai pas aujourd’hui que si vous frappez Beyrouth, nous frapperons Haïfa. Je ne vous dirai pas que si vous frappez Beyrouth Sud, nous frapperons Haïfa. Vous vouliez vous débarrasser de cette équation, maintenant nous et vous en sommes débarrassés dans la réalité.
Vous vouliez une guerre ouverte et nous entrons en guerre ouverte.
Nous y sommes prêts, une guerre à tous les niveaux. Jusqu’à Haïfa et, croyez-moi, au-delà de Haïfa, et bien au-delà d’Haïfa. Nous ne serons pas les seuls à payer le prix. Nos maisons ne seront pas les seules à être détruites.
Nos enfants ne seront pas les seuls à être tués. Notre peuple ne sera pas le seul à être déplacé. Ces jours-là sont terminés. C’était ainsi avant 1982 et avant 2000. Ces temps sont révolus. Je vous promets que cette époque est terminée.
Donc, vous devez aussi porter la responsabilité pour ce qu’a fait votre gouvernement, pour ce qu’il a entrepris. A partir de maintenant, vous vouliez une guerre ouverte, vous aurez une guerre ouverte. Vous l’avez voulu. Votre gouvernement a voulu changer les règles du jeu, eh bien, que les règles soient changées.
Aujourd’hui, vous ne savez pas qui vous combattez. Vous combattez les enfants de Muhammad, d’ Ali, d’al-Hasan, d’al-Husayn, de la famille du Prophète, des compagnons du Prophète. Vous combattez un peuple qui a la foi comme personne d’autre à la surface de la terre.
Et vous avez chois la guerre ouverte avec un peuple qui est fier de son histoire, de sa civilisation et de sa culture et qui possède aussi le pouvoir matériel, la capacité, l’expertise, la connaissance, le calme, l’imagination, la détermination, la constance et le courage. Dans les jours qui viennent, ce sera entre vous et nous, s’il plaît à Dieu.
Quant aux gouvernants arabes, je ne veux pas vous parler de notre histoire. Je veux juste dire quelques mots. Nous sommes des aventuriers. Nous, au Hezbollah, sommes des aventuriers, oui. Mais nous sommes des aventuriers depuis 1982. Et nous avons apporté à notre pays la victoire, la liberté, la libération, la dignité, l’honneur et la fierté. C’est notre histoire. C’est notre expérience. C’est notre aventure. En 1982, vous avez dit et le monde a dit que nous étions fous. Mais nous avons prouvé que c’est nous qui étions rationnels, alors qui était fou ?
C’est autre chose et je ne veux pas entamer une dispute avec qui que ce soit. Alors je leur dis simplement : allez parier sur votre rationalité et nous parierons sur notre aventure, avec Dieu comme Soutien et Bienfaiteur. Pas un seul jour nous n’avons compté sur vous. Nous avons fait confiance à Dieu, à notre peuple, à notre coeur, à nos mains et à nos enfants.
Aujourd’hui, nous faisons la même chose, et si Dieu veut, la victoire suivra. Les surprises que je vous ai promises vont commencer maintenant.
Maintenant, en mer, au large de Beyrouth, un navire de guerre israélien qui a attaqué nos infrastructures, frappé les maisons de notre peuple, nos civils, vous le voyez brûler. Il coulera et avec lui des dizaines de troupes sionistes israéliennes.
C’est le début. Il y aura bien davantage de dit avant la fin.
Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous.

Traduit de l’arabe à l’anglais par Muhammad Abu Nasr – Traduit de l’anglais au français par DM. – Vendredi 14 juillet 2006. Original en arabe à : Lebanese Republic – Ministry of Information – National News Agency http://www.nna-leb.gov.lb/phpfolder/loadpage.php?page=JOU214.html
NB: version un peu plus courte que la version anglaise sur ce même site.

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