Déversement de 10 000 tonnes de pétrole dans la Mer Méditérranée

29 juillet 2006 | Posté dans Autre, Environnement, Guerre et terrorisme
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Reportage original de Beirut Independent Media Center

Au moins 10 000 tonnes de combustible lourd s’est déversé dans la mer libanaise, créant une catastrophe environmentale qui aura des effets graves sur la santé, la biodiversité et le tourisme, des environmentalistes et le Ministère de l’environnement ont affirmé mercredi. On s’attend à ce que 15 000 tonnes de plus, provenant d’un autre réservoir toujours en feu, se déversent dans la Méditérranée. Il y a deux semaines, des bombes israéliennes ont ciblé la centrale électrique de Jiyye, située sur la côte à 30 kilomètres au sud de Beyrouth. Depuis, une partie du pétrole dans les réservoirs brûle et l’autre se déverse dans la Médittérannée.

« La pollution a affecté environ 70 à 80 kilomètres de plages rocheuses et sablonneuses, autant privées que publiques de Damour, au sud de Beyrouth, jusqu’à Chekka, au nord. » a affirmé Berge Hadjian, le directeur général du Ministère de l’environnement, mercredi. On s’attend au déversement dans la mer de 15 000 tonnes de pétrole de plus, a-t-il ajouté. Ces 15 000 tonnes attendues proviennent d’un réservoir de 25 000 tonnes en feu qui en a déjà brûlé 10 000.

Le ministère a émis un rapport qui incluait un avertissement aux citoyens de ne pas s’approcher des sites pollués le long de la côte.


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Carte du déversement

Le 13 juillet 2005, à 4h23 le matin, la centrale de Jieh située à 30 km au sud de Beyrouth directement sur la côte a été frappée par des bombes israéliennes. Une partie des réservoirs de stockage ont pris feu et brûlent toujours après 10 jours. Le pétrole qui n’a pas pris feu s’est déversé dans la mer Méditerranée à cause de l’explosion.

Les vents soufflant du sud-ouest vers le nord-est et les courants marins ont fait en sorte que le déversement s’est en partie dispersé au large et en partie dispersé le long de la côte du Liban. Jusqu’à maintenant le déversement a affecté 70 à 80 km de plages rocheuses et sablonneuses, autant privées que publiques incluant des marinas/ports pour les bateaux/pêcheurs de la région de Damour, au sud de Beyrouth, jusqu’à Chekka, au nord.

Il est également possible que la frégate israélienne frappée par un missile ait pu déverser du diesel.

Réaction du gouvernement libanais

Une fois l’évaluation préliminaire complétée, le Ministère de l’environnement a contacté les gouvernements koweitiens et jordaniens pour obtenir de l’assistance. Le gouvernement jordanien est prêt à envoyer des experts de la région d’Akaba en Jordanie au Liban afin de fournir une assistance technique. L’autorité publique en environnement au Koweit est prête à envoyer au Liban 3 conteneurs d’équipement et de matériel afin de combattre un tel déversement. Le secteur privé au Liban, qui a des moyens plutôt modestes, a aussi été contacté. Une quantité minimale de dispersants, barrages flottants, adsorbants, et écumoires sont présentement disponibles; cependant, seulement en quantité suffisante pour des déversements de pétroliers qui livrent du combustible au port ou d’autres cas similaires. Ils ne sont pas équipés pour des accidents environmentaux majeurs (marées noires). Le Centre Régional Méditerranéen pour l’Intervention d’Urgence Contre la Pollution Marine Accidentelle (REMPEC-MAP) du Programme Environnent des Nations Unies a également été contacté; par contre ils n’ont fourni qu’une assistance minimale à ce jour.

Des rapports détaillant ce qui a été découvert ont été envoyés au Conseil Supérieur de Secours Libanais et au Conseil des Ministres, détaillant la crise et suggérant des solutions potentielles. Un projet-pilote de nettoyage a été approuvé et exécuté rapidement le 24 juillet au site du Club sportif – Ras-Beyrouth. Ce site fait face à des difficultés techniques dues à plusieurs facteurs. Un autre nettoyage a été mené dans le nord du Liban à la station balnéaire de Saint-Antoine et a eu un succès modeste.

Une opération de nettoyage complet de la marée noire coûtera dans les dizaines de millions d’euros et s’étendra sur une longue période de temps.

Le Ministère de l’environnement continue de contacter ses partenaires et de rechercher de l’assistance légale, technique et financière des fonds disponibles pour de tels marées noires dans la mer Méditerranée. Il continue également de surveiller la situation et examine des interventions opérationnelles et des programmes de nettoyage en plus de préparer des plans de contingence pour l’évaluation des impacts.

Au moment de préparer cette mise à jour, une équipe de fonctionnaires du Ministère se dirigent vers le nord afin de constater l’impact de la marée noire sur les plages et la côte du nord. Nous voulons inspecter la côte du sud au sud du secteur de Damour aussitôt qu’un cessez-le-feu est appliqué et lorsqu’il sera possible de se déplacer vers le sud de façon sécuritaire.

Le Ministère de l’environnement demande à la communauté libanaise de contribuer à son travail et a préparé une brève ministérielle dans ces lignes.

Quelques impacts sur l’environnement

  • L’écosystème marin (espèces de poissions) est actif durant l’été et a été affecté négativement, mais l’étendue des dégâts ne peut encore être estimée. Heureusement, la saison migratoire des oiseaux a récemment pris fin alors le nombre d’oiseaux affectés sera faible.
  • Un petit pourcentage du combustible lourd s’est probablement évaporé à cause de l’exposition aux éléments et n’a pas d’effet à long terme.
  • Un petit pourcentage du pétrole est peut-être en train de se décomposer naturellement à cause du processus naturel de biodégradation.
  • Un grand pourcentage de la marée noire s’est émulsifié et s’est solidifié le long de la côte libanaise, s’accrochant au sable, pierres et rochers, ce que les photos suivantes démontrent.
  • Les impacts biologiques suite à une marée noire peuvent inclure :
    • Altération physique et chimique des habitats naturels par exemple lorsque le pétrole s’incorpore aux sédiments.
    • Effet physique d’étouffement sur la faune et la flore marine.
    • Effets toxiques mortels et non-mortels sur la faune et la flore marine.
    • Changements dans l’écosystème marin résultant des effets du pétrole sur des organismes clés. Par exemple, augmentation de l’abondance des algues intertidales suite à la mort des organismes qui se nourrissent normalement de ces algues.

Impacts sur la santé humaine

Quelques effets adverses à court terme pourraient inclure la nausée, les maux de tête et problème de peau (dermatologiques) des résidents vivant près des secteurs affectés ou chez les baigneurs qui entreraient en contact avec le pétrole.

Plus d’information et photos des dommages et de la pollution massive

» Article de nouvelles de Al Jazeera

» Article de nouvelles de Yahoo! News (AFP)

» Article de nouvelles de Reuters AlertNet

» Photo de la centrale thermique de Jieh en feu de jiehonline.com

» Photos de Ramlet al-Bayda (plage à Beyrouth) de bloggingbeirut.com

» Photos du port de Byblos et de Ramlet al-Bayda de
july2006waronlebanon.blogspot.com

Un commentaire »

oil spills should be controlled as soon as possible to prevent environmental damage;,*

Commentaire par Chase Peterson — 5 octobre 2010 @ 8:18

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