Liban: Alerte MÉDIAS!

20 décembre 2006 | Posté dans Médias commerciaux, Politique
Share

Tadamon ! Montréal se préoccupe de la manière dont les medias présentent les événements actuels au Liban [voir conference de presse]. Cette couverture médiatique ne reflète qu’une partie du débat complexe qui agite le Liban et qui a des implications importantes pour toute la région.

Tadamon ! Montréal se préoccupe de la manière dont les medias présentent les événements actuels au Liban [voir ]. Cette couverture médiatique ne reflète qu’une partie du débat complexe qui agite le Liban et qui a des implications importantes pour toute la région.

Lebanese opposition protesters

Nous encourageons tous et toutes qui partagent nos inquiétudes à répondre aux erreurs et déformations existantes dans la couverture de la crise.

Pour vous aider à répondre, nous proposons [voir ci-dessous] :

  • une analyse médiatique : déformations/réalités
  • détails des contacts des principaux journaux

ANALYSE MÉDIATIQUE

Le pouvoir du peuple au Liban: La vérité derrière le brouillard

Le Liban vit ces jours-ci le plus grand mouvement populaire pacifique dans l’histoire du Moyen-Orient. Malheureusement, les Canadiens sont mal informés sur la réalité de ce qui se passe sur le terrain, à travers des nouvelles biaisées et parfois trompeuses. Il ne s’agit pas ici de prendre position pour ou contre dans cette crise, mais plutôt avoir le droit de savoir la vérité et de reconnaître le droit du peuple libanais de protester contre les agissements de son gouvernement et en élire un autre démocratiquement. Notre gouvernement a pris une position ferme en appui au gouvernement libanais. C’est le temps maintenant pour les Canadiens d’apprendre les faits entourant cette crise et tenir leur gouvernement responsable de sa position. Ce qui suit représente les distorsions propagées à travers certains de nos media dominants, et la réalité derrière les faits.

Distorsion: Ceci est une protestation du Hezbollah.

Réalité: L’opposition forme une coalition de plus de 10 partis politiques provenant de différentes confessions, différentes idéologies et différentes régions du Liban. Le Hezbollah, et son allié chiite, le mouvement Amal, sont certes les forces dominantes, mais soutenus par le Mouvement Patriotique Libre, un parti laïque ayant une base populaire majoritairement chrétienne et détenant 21 sièges au parlement. (le Hezbollah et Amal détiennent ensemble 29 sièges). Les autres partis incluent un groupe formé d’une coalition sunnite, le parti communiste libanais, le mouvement populaire gauchiste et laïque, ainsi que des mouvements populaires druzes et chrétiens.

Distorsion: Ceci est une tentative de coup d’état contre un gouvernement élu démocratiquement.

Réalité: Les seuls blindés encerclant le siège du gouvernement sont ceux de l’armée libanaise, sous contrôle du gouvernement, qui se cache derrière des fils de fer barbelés en face de manifestants non armés. Les centaines de délégations qui désirent exprimer leur soutien au gouvernement se rendent au siège du gouvernement quotidiennement. Toutes les déclarations des manifestants mettaient l’emphase sur la nature pacifique du mouvement. L’opposition a réclamé, à maintes reprises, la formation d’un gouvernement d’unité nationale dans lequel les 2/3 des membres proviennent de la coalition présentement au pouvoir, et seulement 1/3 des membres de l’opposition. Ceci est loin d’être un coup d’état.

Distorsion: Ces manifestations sont un danger pour la stabilité et pour l’économie.

Réalité: Les centaines de milliers de bombes à fragmentation éparpillées dans les plaines du Liban sud, un héritage de la guerre israélienne contre le Liban l’été dernier, continuent de tuer et de mutiler des civils de tout age, et de perturber les activités d’agriculture qui forment la principale source de revenu de dizaines de milliers de personnes. En même temps, le secrétaire général sortant de l’ONU, Kofi Annan, annonce que l’aviation israélienne a lancé plusieurs faux raids aériens au-dessus du territoire libanais au cours de ce mois-ci, atteignant parfois 14 raids par jour. Ceci est en fait la vraie menace à la stabilité et à l’économie du Liban. Les mouvements de masse causent inévitablement des troubles pour l’économie et la stabilité, mais ils sont en réponse et en réaction aux politiques gouvernementales qui causent des dommages plus grands à la stabilité et à l’économie.

Distorsion: Ceci est en fait un mouvement contrôlé par le Hezbollah et vise à dominer le pays et former un état religieux.

Réalité: Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré ouvertement que son parti est prêt à renoncer à ses sièges dans un gouvernement d’unité nationale, et les céder à ses alliés du moment où toutes les factions libanaises sont représentées dans le nouveau gouvernement. La prétention que le but est de créer un état religieux, bizarrement insinué par le Globe and Mail (Editiorial 7/12/2006), ne peut pas être prise au sérieux au Liban. Même les adversaires du Hezbollah les plus ardus ne l’ont jamais soulevé comme possibilité.

Distorsion: Les manifestants sont des pions de la Syrie et de l’Iran et essayent de réintroduire l’interférence de la Syrie et renforcer celle de l’Iran.

Réalité: La Syrie et l’Iran exercent une certaine influence au Liban, mais de dire que des centaines de milliers de citoyens sont descendus dans les rues pour servir les intérêts de pays étrangers est insultant pour le peuple libanais et ne peut être pris au sérieux. S’il est possible de dire que la Syrie et l’Iran influencent les décisions de l’opposition, il est également possible de dire que les intérêts des Américains et de l’Occident, ainsi que ceux de leurs alliés dans la région (la Jordanie, l’Égypte et l’Arabie Saoudite) influencent les décisions de la coalition au pouvoir. L’ambassadeur américain au Liban rencontre régulièrement les représentants du gouvernement et émet des communiqués de presse et autres écrits concernant les affaires internes au Liban. Les gouvernements français et allemands ont envoyé, la première semaine des manifestations, des délégations pour soutenir le gouvernement en place. Erwin Cotler, membre du parlement canadien, a rencontré M. Siniora il y a juste deux semaines.

Distorsion: Ceci est un conflit entre chiites et sunnites.

Réalité: Ceci est un conflit politique. Seulement deux des quatre principaux orateurs qui se sont adressés aux manifestants la semaine dernière étaient des chiites. Les deux autres étaient des sunnites incluant une autorité religieuse qui a mené une prière conjointe entre chiites et sunnites. Deux anciens premiers ministres provenant de la communauté sunnite, Salim al Hoss et Omar Karami, font partie de la coalition d’opposition. Les tensions entre sunnites et chiites sont présentes, plusieurs sunnites soutiennent le gouvernement et la majorité des chiites soutiennent l’opposition, mais les enjeux de base sont de nature politique.

Distorsion: Les protestations ont comme objectif d’empêcher la formation du tribunal international visant à enquêter l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri.

Réalité: Tous les partis de l’opposition ont déclaré ouvertement et à maintes reprises leur soutien pour la formation de ce tribunal international. Le gouvernement refuse de donner aux partis de l’opposition du temps pour réviser les détails des pouvoirs de ce tribunal et de son mandat, deux points pourtant cruciaux pour assurer une protection de base contre la manipulation de ce tribunal par des forces étrangères. Le geste de ratifier la décision de l’établissement de ce tribunal sans consultation adéquate a incité les ministres de l’opposition à démissionner, et a contribué au déclenchement de cette crise.

DÉTAILS DES CONTACTS DES PRINCIPAUX JOURNAUX

* À noter, la plupart des journaux demande votre nom, votre ville et votre numéro de téléphone avec votre lettre, afin de vérifier l’authenticité.

La Presse, edito@lapresse.ca
Le Devoir, lettres@ledevoir.com
Journal de Montréal, transmission@journalmtl.com
Journal du Québec, commentaires@journaldequebec.com
Le Soleil du Québec, opinion@lesoleil.com

11 commentaires »

I do beleive that what is said in the above documentation is more than 100% true. and I found that really it is a Hezboullah protest with very few sunni people who are still supported by Syrian especially Omar Karami who is looking in his turn to get the prime minister position. The key to stop protest and this action is from Iran and Syria. It is not Hizboullah decision.
It is offcourse designed by syrians to prevent the establishment of an international tribunal to investigate the assassination of sheikh rafic hariri.

I support the Canadain Government on all the decisions to support the lebanese government and to help in raising the democracy against the syrian Iranian plan which is executed by Hezboullah and their men employed to Iran government.

Commentaire par Mahd Itn — 15 décembre 2006 @ 4:32

It is insulting to categorize the current demonstrations in Beirut as fueled by Syria & Iran, as the hundreds of thousands of participants are Lebanese, this is an undisputable fact. By categorize the demonstrations this way you undermine the identity of the demonstrators.

Are they less Lebanese because they oppose U.S. hegemony in the region?

Did you also support the Canadian governments decision to support Israel’s brutal attack against Lebanon this summer in which 1300 people died.

Popular democratic expression for change and self-determination in Lebanon is an admirable demand, one which is currently being expressed on the streets of Beirut.

Commentaire par Stefan — 15 décembre 2006 @ 18:48

Félicitations à Tadamon qui a manifestement trouvé son secrétaire général en la personne de sayyed-hassan-machin!

Je suis triste de constater que vous êtes tombés dans le piège d’une criminologie et d’un fascisme déguisés en revendications politiques.

L’opposition minoritaire réclame un « tiers de blocage » soit un droit de veto. Or, il suffit d’ouvrir n’importe quel bouquin de science politique pour mesurer l’absurdité d’une pareille prétention ; dans une démocratie représentative, l’opposition participe au pouvoir et ne l’accapare pas. Le droit ne lui accorde pas le pouvoir de suspendre la promulgation de lois votées par la majorité parlementaire. Il est burlesque de voir l’opposition libanaise jouer aux vierges persécutées, car dans les faits, elle exerce un pouvoir de blocage. Les institutions libanaises sont paralysées depuis maintenant deux semaines. Aussi, quand l’enturbanné-hassouna s’est lancé dans sa guerre cet été, ni le gouvernement, ni les autres forces politiques libanaises n’ont été consulté. Par contre, tous les libanais ont assumé sa désastreuse aventure sans pouvoir lui demander des comptes. N. Berry, président du parlement et E. Lahoud, président de la république sont des fers de lance de l’opposition. La victimologie du mouvement soi-disant insuffisamment représenté est donc particulièrement déplacée.

Par ailleurs, l’enjeu de cette comédie (qui risque de tourner à la tragédie) est bel et bien le tribunal international qui doit juger les responsables présumés de 16 attentats meurtriers. Sous prétexte qu’il s’agit d’un « instrument du colonialisme » (sic), l’opposition conteste la mouture du tribunal. Elle veut sinon s’en débarrasser à force de louvoiements, du moins le rendre inoffensif. C’est une véritable mascarade de considérer que ce tribunal est la Cour suprême de l’éternel Satan américain. Sous le signe de la Cour pénal international, l’enquête est présidée par le procureur S. Brammertz qui a fait montre de beaucoup de professionnalisme. Pour un bon nombre de libanais, il a redonné sens à la notion d’imputabilité fortement mise à mal par la tutelle syrienne. Que justice soit faite sous la pression de puissances occidentales ne devrait pas vous étonner, car autrement, elle ne le sera jamais.

Malgré vos pieux désirs, le troupeau qui pâture dans la rue est essentiellement à composante chiite, même si les têtes (peu) pensantes de l’opposition sont pluricommunautaires. Ni Frangié (serf du régime syrien), ni Karamé, ni le parti communiste libanais (merci de nous apprendre qu’il existe encore! Pauvre Hawi, il doit se retourner dans sa tombe!) n’ont d’assises populaires, leurs partisans se comptent sur les dix doigts de la main. Ils servent surtout à véhiculer l’image transcommunautaire qui vous charme tant. Reste le Pétain-du-liban — entendons le sale général aoun. Pour vous rafraîchir la mémoire, il est l’artisan de la résolution 1559 de l’Onu qui appelle au désarmement des hezbollahis. À l’époque, les Exaltés-d’allah l’avaient accusé du péché capital, maintenant il leur assure une piètre couverture chrétienne. Mais détrompez-vous, les chrétiens qui se sont ralliés à lui s’en mordent les doigts et attendent impatiemment sa retraite. À part les quelques inconditionnels qui n’ont pas encore pris acte de son opportunisme viscéral et de son obsession du pouvoir, il n’a pas réussi à ameuter les chrétiens dans la rue. Ces alliances contre nature sont animées par des objectifs opposés : les uns veulent protéger et/ou consolider l’axe irano-syrien au Liban, les autres siéger à Baabda (palais présidentiel).

Les comptes rendus de votre médiocre conférence de presse, ont presque réussi à me faire larmoyer sur cette opposition innocente et aspirant à la démocratie. Le gouvernement issu d’élections démocratiques et de la révolution du cèdre ne se cache pas, il se protège des assassins qui ont fait suffisamment de victimes.

Commentaire par anonyme — 16 décembre 2006 @ 4:08

I am interested to note that the first comment is made by someone who works for Future Security, a Hariri company, I believe?

Commentaire par Mary — 16 décembre 2006 @ 23:07

Cher Anonyme,
je vais tenter de repondre a vos arguments meme si franchement, vu le ton du texte, j ai presque envie de m abstenir, je trouve les propos empreint de mepris et d’une petite touche de racisme nauseabond assez genants :
‘l’enturbanné-hassouna’, ‘le troupeau qui pâture dans la rue’, les ‘Exaltés-d’allah’…
Lorsque pour decrire les musulmans et les chiites en particulier, on utilise ce genre de terme, et quand on traite entre 1 à 2 millions d’individus de troupeau, ca en dit long sur le mepris qu on a du peuple quand il ne vote pas ou ne se positionne pas comme on aurait envie…
Mis a part ca, evidemment, l’analyse laisse pantoi…
la majorite au pouvoir a ete elue par un processus electoral non constitutionnel et qui doit etre revise, tout le monde s’accorde la dessus. et puis apres tout si le regime en place et confiant de detenir la majorite, pourquoi ne pas accepter des elections anticipees???
quand la rue reclame un changement, pacifiquement, elle fait entendre sa voix, que les revendications vous plaise ou pas, elles existent, ne pas les ecouter releve de la mauvaise foi et surtout du 2 poids 2 mesures. la ‘revolution du cedre’ etait elle plus valide que celle ci??? les dirigeants n avaient ils aucune arriere pensee alors? et le monde entier qui s extasiait face a ce beau soulevement democratique anti syrien (mais pro occidental) pleurnichent aujourd hui parce que ce soulevement soit anti occidental (je ne retiens pas l’accusation de pro syrien puisqu en effet le general aoun ne peut etre accuse de sympathie pour damas, je ne vous apprends rien) ???

quant a votre affirmation comme quoi le hezb aurait entraine le liban dans ‘sa’ guerre, cette affirmation je ne l ai entendu que chez les israeliens et leurs allies… qui soutiennent par ailleurs le gouvernement en place, qui lui n a pas leve le petit doigt pour defendre la population face a l assaut qui a tue plus de 1000 civils!
Ce sont plutot les dirigeants actuels au pouvoir qui renient leurs anciennes luttes nationalistes et resistantes contre israel…
Si avoir une position nuancee, critique du gouvernement et de la couverture mediatique partiale et caricaturale qui est faite des evenements, defendre le droit de la rue a se mobiliser librement, c’est etre a la botte de sayyed comme vous l affirmez, ca montre uniquement que votre vision est manicheenne, et sans vous insulter, plutot proche de CNN…

mais de toutes facons, ni vous ni moi n empecherons des centaines de milliers de personnes (pas des moutons) de rester dans la rue pour reclamer des changements…

Commentaire par doud — 17 décembre 2006 @ 17:13

Cher Doud,

En effet, vous auriez mieux fait de vous fier à votre « envie » qui vous intimait de renoncer à répliquer. Sur ce site, je me suis abondamment instruite de vos arguments, de sorte que votre réponse résonne comme un radotage machinal.

Il n’y a pas de mal à appeler un chat un chat. C’est déplorable certes, mais pour la plupart d’entres eux, les libanais ne sont pas des citoyens à part entière. Il suffit que leur chef désire et aussitôt, sans aucun examen critique, comme par magie, ses désirs sont des ordres. Je ne suis pas une personne publique pour avoir le souci de la rectitude politique, de sorte que je n’ai aucune difficulté à qualifier ce phénomène d’instinct foncièrement grégaire et sectaire.

Il est donc parfaitement vrai que je ne puis empêcher des centaines de milliers de personnes de descendre dans la rue. Mais si vous êtes le berger nasrallah (ou hariri, ou geagea, ou joumblatt pour n’effaroucher personne), vous le pouvez sans l’ombre d’un doute. Vous pouvez aussi leur commander de sauter du haut du rocher de raouché et ils iront la paix dans l’âme, le sourire aux lèvres.

Pour répondre aux arguments plus substantiels que vous soulevez, je tiens d’abord à préciser qu’il n’y a pas de hasard au Liban. Si l’opposition vient de réaliser que le processus électoral est injuste et pas avant, — participant ainsi pendant plus d’un an à un gouvernement soi-disant anticonstitutionnel —, c’est qu’il s’agit là d’un bel alibi pour un gros mensonge. Ceci dit, à la faveur de la mission de A. Moussa au Liban, le gouvernement s’est engagé à réformer le système électoral et à déclencher des élections anticipées (dès qu’il aura l’assurance que le tribunal international ne fera plus l’objet d’obstruction). Bien entendu, c’était sans compter l’obstination du hezb à protéger des assassins. Permettez alors que je vous retourne une question : si ils n’ont rien à se reprocher, pourquoi s’opposent-t-ils à l’établissement d’un tribunal chargé de faire la lumière sur les assassinats ?

Quant à vos accusations de trahison, elles sont aussi bâtardes qu’éculées. Depuis que le Liban existe, chacun calomnie ses adversaires avec cette charge on ne peut plus facile. Rien ne vous autorise à vous ériger en arbitre des élégances pour juger du patriotisme de celui-ci, de la déloyauté de celui-là. Et je ne vois pas pourquoi je devrais approuver toutes les formes de résistance et m’aligner inconditionnellement aux choix politiques douteux d’un dirigeant libanais. Il ne me suffit pas d’entendre vociférer « mort à l’Amérique, mort à Israël », pour me convaincre de la légitimité de son combat et de son anti-impérialisme. Mais visiblement, ces beuglements suffisent à faire frétiller d’allégresse plusieurs militants.

Aussi, les “bombes politiques” lancées par le Barbu à l’endroit du gouvernement sont de part en part mensongères. L’été, il avait affirmé que par ses lumières divines, il avait réussi à déjouer une attaque israélienne imminente. Beaucoup de libanais on applaudi, oubliant qu’ils étaient massivement descendu dans la rue pour protester contre « la guerre préventive » de Bush en Irak. Dans son dernier discours, le Barbu prétend plutôt qu’il s’agit d’une attaque commanditée par le gouvernement aux américains. Schizophrénie ou malhonnêteté ? Le lendemain de cette joute oratoire qui ferait pâlir de jalousie le plus endurci des ayatollahs de Téhéran, l’armée libanaise dément formellement l’allégation à l’effet de laquelle elle aurait reçue l’ordre d’empêcher le hezbollah d’envoyer des renforts et des munitions vers le Sud. Ce ragot est d’autant plus hérétique, que l’armée avait contribué à l’effort de guerre.

À vrai dire, vous m’en apprenez une bonne au sujet de aoun. Il serait, encore aujourd’hui, anti-syrien ? Celui qui cet été déclarait qu’aucun prisonnier libanais ne croupissait dans les geôles syriennes ? Celui qui hier même a reçu la bénédiction de lahoud pour prendre la relève de la présidence de la république ? Il aura appris de ses erreurs passées, le cher général : la chemin royal pour accéder au siège de baabda, passe par damas et ses alliés. La constance n’est pas une vertu qui assure le pouvoir.

Commentaire par anonyme — 18 décembre 2006 @ 1:10

anonyme, on va pas s ‘engueuler eternellement, finalement, nous représentons des oppositions qui existent en effet au Liban et ailleurs… pas de probleme. Seulement je ne comprends toujours pas si vos propos sont guides par le cynisme et le mepris pour tous les Libanais (que je continue a trouver innacceptable, meme si vous etes vous meme libanaise), ou si seuls les ‘barbus’ et leurs allies ont droit a ces jugements severes?
alors clairement, defendez vous le pouvoir en place au liban???
Personnellement, je ne defendrai pas corps et ames les leaders de l’opposition, je suis tout a fait realiste et comme la plupart des gens au liban et ailleurs j ai encore un cerveau pour penser. Ce que je defends c’est l’expression populaire que je respecte et le courage des gens que j’admire, et dans leur resistance a israel (sans eux, khiam serait encore la…) et dans leur volonte de reprendre leur destin en main.
et si vous descendiez dans les rues au liban en ce moment (j’en reviens), vous verriez que les manifestants ne sont pas des moutons, ils savent ce qu’est la politique et les alliances conjoncturelles. certes. mais ce qu’ils voient surtout c est l’oligarchie au pouvoir, le clientelisme, les magouilles, la corruption, la pauvrete, l’exclusion. ils savent tres bien qui les attaque et qui les spolient. or, le regime au pouvoir est compose de plus de moitie des anciens leaders qui sevissaient deja sous les syriens (eux anti-syriens??? si vous voulez qu on parle de changement de camps on peut!) et qui ont mene le pays vers la faillite (la dessus on sera d accord, 40 milliards de dette, c’est pas pire!)

Mais restons en la, vous voulez bien… puisque comme la majorite des libanais, je suis debile, des fois que vous arriviez a me convaincre de sauter de raouche demain!

Commentaire par doud — 18 décembre 2006 @ 22:18

Cher Doud,

Vous me demandez de me prononcer clairement sur le gouvernement libanais. Du fait de la conjoncture politique (et seulement de ce fait), je le soutiens sans réserve. Ceci dit, quand les dangers de l’opposition seront dissipés, je n’hésiterai pas à le passer au crible. Je préfère appuyer un gouvernement qui présente des failles (ô combien nombreuses) que d’appuyer un mouvement qui soit en lui-même une faille.

L’assassinat spectaculaire de hariri a offert une chance historique aux libanais pour s’insurger contre la tutelle d’un régime obscène. Des dirigeants véreux, je vous l’accorde volontiers, ont saisi cette chance. Dans l’intérêt du Liban, je ne puis que m’en réjouir. Ce n’est un secret pour personne, l’itinéraire de ces dirigeants est syrien, mais mieux vaut tard que jamais. En outre, je ne pense pas que ce soulèvement eût été possible par le passé, rapport de force oblige, il se serait soldé par un échec cuisant (aoun en est l’exemple par excellence). Il faut souvent attendre une donne politique favorable pour mener à bien son action, sans quoi elle n’est que noble témérité.

Aussi, il ne faut pas se leurrer. Le « clientélisme, les magouilles, la corruption, la pauvreté, l’exclusion » ne sont pas seulement l’affaire du gouvernement. Il n’est pas besoin d’aller chercher très loin pour le vérifier : essayer de monter un syndicat indépendant au Sud (pour les pauvres paysans) et je puis vous garantir que vous vous ferez lapider comme un lapin. Les organismes caritatifs d’assistance sociale entretiennent le clientélisme : non seulement, elles ne viennent en aide qu’aux déshérités chiites, mais par un très heureux hasard, ces chiites s’avèrent voter hezb (ça vaut bien entendu pour toutes les communautés). aoun aussi peut difficilement montrer patte blanche : des procédures judiciaires étaient intentées contre lui dans de sombres affaires financières, avant que l’autre général, lahoud le bien-aimé, ne les annule pour lui assurer un retour paisible au liban. Enfin, ni en broutant dans la rue, ni en participant au gouvernement, l’opposition libanaise n’a proposé de réforme sociale.

Si j’étais fan des euphémismes, je qualifierai le hezb de réactionnaire. Le mythe qui veut qu’il soit un parti anti-impérialiste est sans fondement : il n’a jamais contesté le modèle économique occidental, se contentant d’en appeler au retour à des valeurs traditionnelles (rétrogrades).

Enfin, loin de moi l’idée de vous convaincre de sauter de raouché, je le répète, je ne suis pas bergerette! Qu’allah le tout-puissant vous préserve d’une folie pareille, je ne voudrais pas perdre un interlocuteur si valable!

Commentaire par anonyme — 19 décembre 2006 @ 18:33

Yet again we hear the voices of some coalition of Lebanese Canadian telling us how we should view the situation in Lebanon and how our Canadian government should be reacting to it.

First and foremost this is a democratically elected government that has the support of the majority of the freely elected Members of Parliament; it was formed with a consensus and like any democracy in the world, government could not and should not be brought down in the streets but in parliament.

Without playing the number game, there is another portion of the Lebanese population that supports this government and this has been demonstrated many times over the last year. Here I like to remind everyone that those are the streets of Beirut and not those of Georgia were over thirty years of war has thought us that no one group can force there will on the rest of the populace.

Here are some quotes from within Lebanon:

-“Hezbollah’s actions definitely are not in the interests of Shiites nor of Lebanon,” says Sheikh Ali al-Amine, the Shiite mufti of the Jabal Amel district of south Lebanon.

-Sports and Youth Minister Ahmad Fatfat said “Lebanon was undergoing an attempted coup serving the interests of regional forces. We tell the opposition that you are not alone in this country … Parliament is the right place to settle political discords,” he said.

After the end of the Israeli offensive on Lebanon, in August of 2006, Syrian President Bashar Assad clearly said that the March 14 coalition is an Israeli product and should be toppled. The Syrian puppets in Lebanon got there marching orders.
Even though the claim is that the CPL is a part of this movement, it is a marginal participation and not the other way around; Hezbollah is still the major force behind these actions.

We believe that Hezbollah and its allies are trying to stage a coup d’etat against the Saniora government and are attempting to obstruct the formation of an international tribunal that would try ex-Premier Rafik Hariri’s suspected assassins.

We urge our Canadian government to keep its support to the democratically elected government of Lebanon and to play a bigger role to stop the external interferences form countries such as Iran and Syria; this is truly a Lebanese matter and better left to the Lebanese people to solve.

Commentaire par Elie — 20 décembre 2006 @ 13:44

Elie. – This issue today on the streets of Lebanon is democracy. Yes, the current government was elected in June 2005 on a popular mandate however clearly has been unsuccessful in its mandate to serve the country, as it failed to defend Lebanon from the 2006 Israeli attack.

The current demonstrations are justly calling for free and fair elections. The call for elections and broader political representation is in response to political betrayal on the part of the Siniora government during the Israeli attack.

It’s very simple to understand why the majority of Lebanon wants the government replaced. It’s not about numbers as you mentioned, it’s about justice.

Weeks after the Israeli attack Prime Minister Siniora and Minister Fatfat were bending to please the same Western governments that supported Israel’s brutal attack. Weeks after the attack Sinora hosted British Prime Minister, Tony Blair who cautioned against an early ceasefire in Lebanon and maintains occupation troops in Iraq.

What a disgrace. What is disaster. Most importantly what a huge disrespect for the 1300 Lebanese who perished in the war this summer.

When did sleeping with the enemy become the obsession of the current government?

Your arguments concerning Syria and Iran are a smoke-screen. Do you discount the Lebanese identity of 1 million demonstrators in Beirut today?

Concerning the current Canadian government, it is plain to see that Prime Minister Harper and the Conservative government doesn’t value the lives of the people of Lebanon.

Prime Minister Harper called Israeli brutal Israeli attack this summer a ‘measure response’. Did you support this position also?

The Syrian regime’s military has left Lebanon and should stay out. Don’t confuse the issues or exploit those who experienced the brutality of the Syrian intelligence machinery or prisons for your short-sighted political arguments.

Your suggestions concerning Syria’s influence are a distraction for the external interferences from the Israel, U.S., Britain and Canada are playing the devastating role today.

In July 2006 when 11 members of the El Akhras from Montreal were crushed under the rubble of our house in the southern Lebanese village of Aytaroun and Prime Minister Harper of Canada continued to call Israel’s response “measured”. Harper’s true position toward the people of Lebanon was shown on that day.

Commentaire par Stefan — 21 décembre 2006 @ 18:32

Et le prix du meilleur porte-parole de Führer-nasrallah va à… Stefan!

Réussir à investir de légalité un mouvement fasciste, tout en diabolisant un gouvernement légitime, relève d’un exploit cérébral remarquable.

Avant de s’offusquer du « disgrace » et du « disaster » du gouvernement libanais, il importe de rétablir les faits : Nasralladinejad attaque Israël. La riposte démesurée ne se fait pas attendre (eh oui, quand on opère en territoire ennemi, on n’est pas remercié par un bouquet de roses). Le gouvernement et les libanais se retrouvent devant le fait accompli : la guerre (car oups, nasrallah007 a oublié d’aviser ses compatriotes). Pour obtenir un arrêt des combats, Siniora est acculé au lèche-cul de la communauté internationale. Celle-ci n’est pas pressée de voter un cessez-le-feu (après tout, on est en juillet, la saison estivale bat son plein). Siniora redouble ses efforts de lèche. Ils seront enfin gratifiés par la résolution 1701 de l’ONU qui appelle à une trêve. Bref, tout ce qu’on reproche à Siniora c’est de ne pas avoir assisté au feu de l’action à titre de spectateur. Qu’il est donc vilain ce premier ministre qui cherche à mettre fin à la boucherie! Par un glissement sémantique assez curieux, quémander une armistice au occidentaux, devient pactiser avec l’ennemi. Au lieu de se tourner vers les Etats-Unis, la France et l’Angleterre, il aurait mieux fallu que Siniora négocie avec Tuvalu, le Guatemala, et les îles Fidji.

Enfin, il n’y pas lieu d’être plus royaliste que le roi. Le hezb lui-même n’a jamais renié sa paternité idéologique avec l’Iran (et sa maternité démocratique avec la Syrie — quel dommage que ces parents n’aient pas usé d’un préservatif avant de concevoir leur cher enfant! —). Plusieurs hypothèses peuvent donc expliquer l’identité libanaise des manifestants : l’endoctrinement, la bêtise, l’instinct de troupeau, la féodalité librement consentie. L’Histoire regorge de phénomènes similaires.

Quant à Harper, il peut avoir été crétin hier, beaucoup moins aujourd’hui, énormément plus demain.

Commentaire par anonyme — 21 décembre 2006 @ 23:54

Laissez un commentaire

Événements à venir

Recherche