La situation démographique et économique de l’Entité sioniste d’aujourd’hui

24 juillet 2010 | Posté dans Économie, Palestine
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    18/07/2010 Dr. Salman Abou Sitta, As-Safir le 12 juillet 2010

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    Photo Travailleur palestinien à l’implantation d’entreprises.

Quelle est la situation d’”Israël” d’aujourd’hui ? Notons tout d’abord qu’”Israël” n’aurait pas été “Israël” si elle avait laissé tomber le sionisme ; elle serait restée la Palestine avec une minorité juive, aussi grande soit cette minorité. Il est alors inutile de chercher un chef israélien qui croirait aux droits des Palestiniens, il est inutile de chercher parmi la gauche ou parmi la droite israéliennes.

A remarquer aussi qu’”Israël” reste toujours attachée à la carte de son entité présentée par l’Organisation sioniste à la conférence de paix de 1919. Tous les évènements qui la suivirent le confirment. A l’époque, l’Organisation dit que les frontières occidentales d’”Israël” seraient fixées par un accord avec l’Egypte et que le mont du Golan serait une partie d’elle ; et cela, aujourd’hui, est tout à fait réel. L’Organisation voulait aussi que le Sud du Liban, jusqu’au Litani, fasse également partie d’”Israël” ; cette convoitise, “Israël” n’a pu encore la réaliser ; elle ne baisse cependant pas les bras.

Et pour ce qui est des frontières est, elles seraient, pour l’Organisation sioniste, la ligne de chemin de fer d’Al-Hodjaz, la ligne Daraa-Amman, Moaan, Al-Aqaba. Et actuellement, “Israël” travaille systématiquement dans le désir de les avoir, en lançant certaines allégations comme celle-ci : tout Palestinien, en Cisjordanie, n’est qu’un intrus qui devrait en être chassé, en continuant à construire des colonies, en retirant les cartes d’identité des habitants arabes de la ville d’Al-Quds, en privant les habitants de la Cisjordanie de 90% de leur eau, en ne démantelant pas les 600 barrages installés sur toutes les routes, en poursuivant les arrestations et les assassinats, et ce n’est pas tout.

La volonté d’”Israël” de mettre la main sur le total de la Cisjordanie n’est plus un secret pour personne, dans les milieux israéliens et occidentaux. Et cela fait plusieurs années que des Israéliens la mentionnent dans leurs articles tels Akifa Ildar, Amira Has, Iyal Has, Ayal Wayzman, Jirchon Ghornberg. Et les rapports du bureau des Nations Unies d’aides humanitaires (OCHAOPT) la confirment.

Le professeur Jones Mirez Haymer est connu pour son rapport « Le lobby israélienne » écrit avec son collègue le professeur Steven Walt. Cet Américain, qui ne s’intéresse qu’à l’intérêt de son pays, a donné des détails sur cette volonté israélienne, dans une conférence faite au Centre de la Palestine à Washington.

Il fit une analyse précise des politiques israéliennes. Il dit que la Cisjordanie connaîtrait une judaïsation complète, excepté quelques poches arabes ici et là. Ainsi, “Israël” serait un Etat d’apartheid sur la totalité de la Palestine historique. Cela ouvrirait la porte à une déportation collective des Palestiniens, car “Israël” devrait garder une majorité juive, sinon elle ne serait pas un Etat sioniste. Elle serait un Etat démocratique qui comprendrait tout le monde, et cela n’est en aucun cas acceptable pour “Israël” qui l’éviterait même si elle devait commettre un holocauste contre les Palestiniens.

La démographie d’”Israël”

En 2009, en “Israël”, le nombre de juifs était de cinq millions et demi de personnes, en considérant tous les gens venant de Russie comme étant juifs (en réalité, 40% d’entre eux ne le sont pas). La moitié des Juifs sont des émigrés nés à l’étranger. Les Juifs de la deuxième moitié, nés en Palestine, sont plus jeunes que ceux de la première. D’origine, 37% de Juifs vinrent des Etats-Unis et d’Europe. 29% d’Asie et d’Afrique. Ces derniers ont une natalité plus importante.

Tous ces chiffres sont l’objet d’un grand changement, dans le cas d’une Intifada importante ou d’incidents dangereux ou de guerres dans lesquels “Israël” recevrait des frappes douloureuses. Tout changement important de la démographie transformerait “Israël” d’un pays sioniste en un pays démocratique pour ces citoyens arabes et juifs.

Le professeur américain juif Lan Lustic dit qu’après l’Intifada d’Al-Aqsa de 2000, beaucoup quittèrent “Israël”. Le nombre de ceux qui reprirent leurs nationalités européennes augmenta de 40%. A remarquer que trois quarts des Israéliens vont à l’étranger, au moins une fois par an, disent les statistiques israéliennes, et que trois quarts d’un million de porteurs de la nationalité israélienne vivent à l’étranger de façon permanente et que tout Israélien garde sa nationalité d’origine.

Remarquons qu’”Israël”, malgré sa force militaire et malgré la faiblesse des voisins arabes, reste fragile, surtout géographiquement et démographiquement. Géographiquement, 84% des Juifs vivent sur 17% de la superficie d’”Israël”, la construction ne se fait que sur 5% d’”Israël”. Le reste est exploité pour les bases et les établissements militaires.

L’économie en “Israël”

Elle est bien forte d’un côté, mais fragile de l’autre. La production nationale d’”Israël” atteint 207 milliards de dollars ; 32% de cette somme vient de l’industrie, 65% du service et 3% de l’agriculture. Maintenant, 24% vient des services et 74% de l’exportation industrielle. L’économie israélienne actuelle se base sur l’industrie technologique avancée et sur l’exportation vers l’Europe et les Etats-Unis.

Il est naturel de dire qu’”Israël” est une fabrication occidentale. En effet, elle n’est qu’une grande usine entourant Haïfa et Tel-Aviv ; les Juifs de l’Amérique et de l’Europe occidentale font le marketing par leur influence financière et politique. “Israël” est une zone de commerce libre pour les Juifs occidentaux et pour les hors-la-loi et pour le blanchiment d’argent sale que les Juifs gagnent ailleurs.

250 experts israéliens étudièrent l’avenir d’”Israël”, jusqu’à l’an 2020. Ils croient qu’il est important de rester industriellement lié avec l’occident. L’objectif d’”Israël” est de rester parmi les six ou huit pays les plus industrialisés du monde. C’est pour cette raison, elle conclut des dizaines d’accords industriels et scientifiques avec les pays occidentaux. Elle leur exporte ses produits avec des traites de longs termes et ces pays payent les frais de recherches.

La planification israélienne pour l’an 2020 dit que l’objectif d’”Israël” de sa paix avec les Arabes serait, non parce que les Israéliens ont peur d’eux et non pour leur vendre leurs produits, trop avancée pour les Arabes. “Israël” cherche seulement la reconnaissance des Arabes de la légitimité d’”Israël”. Cette reconnaissance rassurera les investissements occidentaux en “Israël”. En fait, tout incident, aussi petit soit-il, une Intifada, une explosion ici et là, pourra être un vrai danger sur son économie et sur celle de l’Occident qui la soutient.

C’est pour cette raison qu’”Israël” fait tout pour afficher une façade d’une paix falsifiée ; pour afficher qu’elle est dans des négociations de paix, mais des négociations interminables donnant aux Occidentaux et aux Arabes l’impression que la paix viendrait sans aucun doute. Les investisseurs occidentaux ne devraient avoir peur : aucun danger ni sur le terrain, ni juridiquement. Pas de danger, “Israël” ne serait pas isolée, ses chefs ne seraient pas poursuivis pour leurs crimes de guerre.

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